Le 15 novembre 1964 un monument à la mémoire du Roi Albert Ier est inauguré au pied du château d'Ottignies.
Le buste en bronze est une œuvre du sculpteur de Maredret Eugène Sapyn (1887-1980)
(photo Henri Dave)
Ville
Le 15 novembre 1964 un monument à la mémoire du Roi Albert Ier est inauguré au pied du château d'Ottignies.
Le buste en bronze est une œuvre du sculpteur de Maredret Eugène Sapyn (1887-1980)
(photo Henri Dave)
Le Roi Albert Ier s’est très tôt intéressé à l’aviation ; durant la guerre, il a souvent effectué des vols de reconnaissance au-dessus du front de l’Yser. La paix revenue, il souhaite découvrir la Belgique vue du ciel.
Le 10 janvier 1919, deux avions décollent d’un petit terrain situé à Evere : celui du Roi est aux mains de son pilote préféré, le lieutenant Henri Crombez, tandis que son officier d’ordonnance tient les commandes du second.
Les appareils se dirigent vers Namur et, à l’approche de la vallée de la Dyle, l’accompagnateur prend la tête de la petite formation. L’avion du Roi survole Pinchart quand le moteur s’arrête brusquement. Ne parvenant pas à le relancer, le pilote doit se résoudre à un atterrissage d’urgence. Il parvient heureusement à se poser sans dommage sur une pièce de terre.
Selon les témoignages, ce terrain labouré se situe à proximité du croisement entre la route de Pinchart et l’actuelle avenue Christophe Plantin.
Un jeune cultivateur de l’endroit, Ernest Demortier (°1901 Ottignies † 19xx Ottignies) témoigne :
Je reconnais le Roi car j'avais, en novembre 1918, assisté à la rentrée triomphale du Roi à Bruxelles. Le Roi me charge de chercher du secours au château d’Ottignies (Chez Alphonse de THOMAZ de BOSSIERRE, bourgmestre de 1890 à 1911.) où séjournent des officiers canadiens, libérateurs du Brabant Wallon en novembre 1918, qui y resteront plusieurs mois.
Après quelques difficultés pour faire admettre mes affirmations auprès des militaires, nous rejoignons à cheval les aviateurs en perdition et revenons au château en descendant la ruelle du Cimetière. Le Roi me remercie et m’offre deux cigares…..
L'événement est resté gravé dans les mémoires ainsi que dans le linteau de la porte principale du château où figure l’inscription S.M. le Roi Albert a passé ce seuil le 10 janvier 1919.
Entretemps le pilote du deuxième avion remarque l’absence de l’appareil du Roi, il rentre affolé sans pouvoir indiquer l’endroit où il s'est posé.
Le Palais sera informé par le commandant de la place de Wavre, qui met une voiture à disposition pour rentrer à Bruxelles.
Au début des années 60, de grands travaux permirent l’élargissement de la ruelle du Cimetière, par où passa le Roi pour se rendre au château d'Ottignies.
Celle-ci portait précédemment le nom de ruelle Félix, en souvenir de Félix Defalque (°1771 Couture-Saint-Germain †1851 Ottignies), dont la ferme se trouvait à l'emplacement du Centre Culturel.
Il fut aussi le premier maire puis bourgmestre jusqu’en 1819.
En 1910, à peine âgé de 17 ans, Henri obtient son brevet de pilote. Le 1er mai 1913 il effectue le premier vol de la poste aérienne belge.
Son atterrissage forcé en janvier 1919 n’a pas lieu tout à fait en terra incognita.
En effet, son arrière-grand-père, Jean Verheyden (1806-1885), avait acquis le château de Limelette situé à l’emplacement de l’actuel Club Justine Henin et qui sera détruit lors du bombardement du 20 avril 1944.
A sa mort, ses biens deviennent propriété de son unique héritière Elise Verheyden (°1834 Bruxelles †1895 Fontainebleau) qui épouse en 1855 François-Xavier Crombez (°1829 Tournai †1870 Bruxelles), le grand-père du pilote.
Henri Crombez décède à Bruxelles en 1960 à l’âge de 66 ans en tant que Major d’aviation.
Pour en savoir plus : Consultez notre revue Okgni 64 de juin 2013...